Sunday, October 31, 2010

La Vendée lâchée par Villiers dans une impasse financière

Le département de la Vendée qui a, pendant une vingtaine d'année, connu une formidable ascension est une collectivité au bord de la faillite.
Les chiffres officiels ne laissent pas encore présager l'ampleur de la catastrophe économique que va connaître le département de l'Ouest français dans les prochains mois.
Les dernières années du règne de Philippe de Villiers en Vendée semblent avoir été les plus dispendieuses...On parle déjà d'un déficit de 30 millions d'euros.
Quitter un département criblé de dettes avant que la profondeur du gouffre ne soit exactement connue peut aussi être une bonne stratégie politique.

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Tuesday, October 05, 2010

Pourquoi Philippe de Villiers quitte la scène politique

La démission surprise de Philippe de Villiers de la présidence du conseil général de Vendée sonne le glas du Mouvement pour la France (MPF) et met un terme à une aventure politique très personnelle engagée au début des années 1980. Et maintenant ? Quelle vie politique, à droite, après Villiers ?


La démission de Philippe de Villiers de la présidence du conseil général de Vendée (qu’il détenait depuis 1988) à compter du 31 octobre – ainsi que de son mandat de conseiller général – équivaut à une quasi-retraite politique et demande plusieurs degrés d’analyse. Il y a d’abord l’impression d’une page politique et humaine qui se tourne. Pour la génération de militants de droite à laquelle l’auteur de ces lignes appartient, celle qui a eu vingt ans dans les années 1990, Philippe de Villiers aura été la révélation politique de ces années-là – puisque le Front national était déjà un poids lourd de la droite française.

Le héraut de la lutte contre Maastricht, l’éditorialiste de « Combat pour les Valeurs », le candidat de 1’élection présidentielle de 1995 ne pouvait que nous intéresser. Et parfois nous séduire. Comme journaliste, nous avons vécu à ses côtés des soirées mémorables : celle où, allié à Charles Pasqua, il dépassa la liste RPR conduite par Nicolas Sarkozy aux européennes de 1999 ; celle où Patrick Buisson, qui était son conseiller, nous asséna une leçon de politique française, avenue de la Motte-Picquet, lors des européennes 2004 ; celle où, dans un Paris étrangement désert, nous célébrâmes, à proximité du Champ-de-Mars encore, la victoire du « non » au référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen, une victoire qui, paradoxalement, sonna le glas du souverainisme (même s’il faudrait en fait faire remonter son déclin à la réélection de Chirac en 2002) ; celle, enfin, où il prit conscience, après les 4,8 % des élections européennes de 2009 et des heures d’incertitude sur son élection ainsi que sur la possibilité d’atteindre le seul fatidique nécessaire pour obtenir le remboursement des frais de campagne, que Nicolas Sarkozy ne lui laisserait jamais aucun espace politique.

Cette démission inattendue met, quoi qu’il en dise, un terme à une carrière politique et militante débutée il y a quarante ans dans les eaux royalistes de l’Action française (même s’il l’a toujours nié) et poursuivie au Parti républicain à partir de 1985 jusqu’à sa rupture avec Alain Madelin et l’UDF en 1994. Selon Paul-Marie Coûteaux, qui fut très proche de Philippe de Villiers avant que celui-ci ne se refuse de lui redonner l’investiture du MPF aux élections européennes de 2009 et qui se dit « pas étonné » par l’annonce de son retrait, cette démission s’inscrit dans une logique humaine évidente car « Philippe de Villiers est un homme qui a une vie intérieure » : « Il y a chez lui beaucoup de poésie. Il a des attachements à l’histoire, à sa terre, il lit beaucoup. Il avait une lassitude. Il a raison d’écouter son appel intérieur. »

Villiers comme Le Pen : « Tu quoque mi fili »…

Bruno Retailleau

Ensuite, il y a l’explication vendéenne. Philippe de Villiers n’a été terrassé ni par la maladie, ni par ses mésaventures familiales, ni même par l’UMP mais par son propre dauphin, l’homme du bocage vendéen, le « jeune » (49 ans) sénateur de Vendée Bruno Retailleau, ex-MPF devenu divers droite après que son mentor lui avait interdit d’intégrer le gouvernement Fillon et l’avait écarté de la direction du Puy-du-Fou. Dans les couloirs du Sénat, depuis le printemps, Retailleau ne cachait pas ses objectifs : « Je vais le tuer politiquement. » Déjà aux élections régionales, les cantons contrôlés par Retailleau s’étaient abstenus, rejetant l’alliance UMP-MPF menée en Vendée par Antoine Chéreau, maire villieriste de Montaigu, entraînant la victoire historique mais en trompe-l’œil de la gauche en Vendée. Une manœuvre purement politicienne puisque Retailleau était et demeure, beaucoup plus que Villiers, favorable à cette alliance avec l’UMP.

Le conseil général de Vendée compte 31 membres dont 27 UMP, MPF et divers droite contre quatre élus de gauche. Pour être élu président du conseil général, il faut donc obtenir seize voix, et au premier tour virer en tête des candidats de droite avec quatorze voix. A force de recompter, le dernier week-end de septembre, Philippe de Villiers a compris qu’il n’aurait probablement pas ces quatorze voix en mars prochain, après le renouvellement de la moitié des cantons vendéens. Bruno Retailleau, actuel premier vice-président du conseil général de Vendée, allait très probablement l’emporter. Un camouflet que ne voulait pas risquer Philippe de Villiers. Il a donc préféré démissionner préalablement.

Une page de la Vendée, une des plus belle de son histoire, se tourne. Synonyme de réussite économique et d’exaltation de la mémoire régionale, elle ne peut qu’inspirer du respect face au travail accompli. Philippe de Villiers était paradoxalement le président de conseil général, institution jacobine et républicaine s’il en est, le plus connu de France.

Le FN, les Identitaires et le CNI à la manœuvre

Si, en Vendée, tout semble réglé, se pose désormais immanquablement la question de la succession nationale de Philippe de Villiers. Existe-t-il un espace politique pour une droite de gouvernement qui ne soit pas jacobine ? Assurément. Elle représente 5 à 7 % de l’électorat. Marine Le Pen lorgne dessus. Elle a même publié un communiqué dans ce sens, mais ses louanges adressées à Philippe de Villiers sonnent faux aux oreilles des supporters de Philippe de Villiers, le Front national ayant martelé – à tort ou à raison – depuis quinze ans que le MPF était un instrument du système utilisé contre lui.

Les sympathisants de Philippe de Villiers vont-ils pour autant se tourner vers le Bloc identitaire, régionaliste et […]

Lire la suite dans l’hebdomadaire Minute à paraître demain.


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cc] Novopress.info, 2010, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[http://fr.novopress.info]

Friday, October 01, 2010

Le tableau d'honneur des idolâtres de Villiers en Vendée

Véronique Besse (députée MPF, conseillère générale des Herbiers) : « La Vendée perd un immense talent qui l’a portée pendant des années vers les sommets. L’œuvre de Philippe de Villiers est immense. Il laisse dans tous les domaines son empreinte indélébile, sur cette terre qu’il aime tant. On peut craindre qu’avec son départ du conseil général, la Vendée ne soit plus jamais la même. Je souhaite qu’il continue à jouer un grand rôle dans la vie publique, comme tant de témoignages d’attachement sincères le réclament. »

Wilfried Montassier (conseiller général de Saint-Fulgent, Président de Vendée Expansion) : « J’éprouve une grande tristesse pour la Vendée qui est en deuil et pour les Vendéens qui se trouvent orphelins […] En 22 années, il a transformé la Vendée : d’un département qui avait un considérable retard de développement, que l’on regardait de l’extérieur avec condescendance et moquerie, il a fait un territoire dynamique et conquérant qui a pris de l’avance […] Il quitte sa vie publique vendéenne comme il l’a conduite : avec panache, hauteur et élégance et avec le souci du bien supérieur de la Vendée et des Vendéens.

Dominique Souchet (député MPF, conseiller général de Luçon) a dénoncé dans un communiqué "les impatients qui sont à l'origine de ce départ prématuré" et qui, selon lui,"portent à jamais une très lourde responsabilité devant l'histoire".
"Les Vendéens perdent gros avec le départ de Philippe de Villiers à 61 ans", ajoute M. Souchet, qui est membre du MPF, le parti de M. de Villiers.
"Son esprit de création, sa force d'entrainement, sa vision d'avenir pour la Vendée, son poids national vont cruellement nous manquer", ajoute-t-il.

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Le rideau tombe sur le système Villiers : démission de Bertrand de Villiers, le frère

Démission du frère de Philippe de Villiers

AFP
01/10/2010 | Mise à jour : 17:17

Le frère du président du Conseil général de Vendée Philippe de Villiers (MPF), Bertrand de Villiers, a démissionné lui aussi du Conseil général de Vendée, a-t-on appris aujourd'hui auprès de cette institution. Philippe de Villiers avait annoncé sa démission surprise jeudi, après 22 ans à la tête de son département, dénonçant la réforme territoriale mais aussi "les impatiences" de son entourage.

M. de Villiers s'affrontait notamment depuis plus de deux ans avec son dauphin désigné, Bruno Retailleau, premier vice-président du Conseil général.

Bertrand de Villiers est par ailleurs le dirigeant de la station de radio vendéenne Alouette FM. Radio locale créée le 27 novembre 1981 aux Herbiers (Vendée) par Philippe de Villiers, alors sous-préfet en disponibilité. Ce dernier abandonne toute responsabilité dans Alouette FM dès 1982 (il entrera en politique quelques années plus tard). Son frère Bertrand de Villiers devient alors président de la jeune station.

A ses débuts, la radio, alors associative, est financée par les dons de particuliers et d'associations, dont le Puy du Fou, grand site touristique de Vendée.
Depuis 1995, le capital de la S.A. Alouette est réparti entre Bertrand de Villiers, toujours président, et l'équipe des cadres dirigeants. Alouette est membre-fondateur du GIE Les Indépendants depuis 1992.

Les deux postes vacant au Conseil Général devraient donc entraîner deux élections cantonales partielles.

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Le "scénario" du Puy du Fou ne se répète pas au Conseil Général

1 octobre 2010 06h00 | Par Patrick Guilloton

Villiers perd « sa » guerre

Philippe de Villiers a démissionné hier de la présidence du Conseil général. Le résultat d'une bataille de plusieurs mois avec son fils spirituel en politique.

 Derrière Philippe de Villiers, Bruno Retailleau, fils spirituel qui a eu le tort de vouloir sortir de son ombre.  archives pqr

Derrière Philippe de Villiers, Bruno Retailleau, fils spirituel qui a eu le tort de vouloir sortir de son ombre. archives pqr

«Le hobereau n'a pas supporté que son garde-chasse puisse un jour lui faire de l'ombre. Il en est mort. » Tel est le jugement lâché hier par une personnalité vendéenne à l'annonce de la démission de Philippe de Villiers du poste de président du Conseil général qu'il occupait depuis 1988.

Un coup de tonnerre à La Roche- sur-Yon et partout ailleurs lorsque hier matin, Villiers, fidèle à son personnage d'extraordinaire metteur en scène - au Puy du Fou, certes, en politique aussi, dans sa vie tout court -, a lancé son « message à tous les Vendéens ».

Un texte fort, remarquablement écrit, qui a donné des frissons à nombre de ses adversaires et arraché des larmes à la plupart de ses partisans, sur cette terre marquée par son Histoire.

Cette Histoire sur laquelle Villiers s'est appuyé pour créer « son » Puy du Fou, exceptionnelle réussite qui a fait de cet énarque saltimbanque, démissionnaire de la préfectorale au lendemain de l'élection de Mitterrand, le patron du département. Un patron ne supportant pas que la moindre tête dépasse dans son camp, là où les extrêmes se sont toujours côtoyés, depuis une droite traditionnelle pure et dure, proche des catholiques intégristes, jusqu'aux démocrates chrétiens ayant refusé de franchir le pas pouvant les conduire dans les bataillons de la gauche modérée.

La faute de Fillon !

Longtemps, donc, le chef Villiers a marché devant, les autres élus vendéens - hormis dans les rares îlots socialistes tels que la ville de La Roche-sur-Yon et le sud proche de Fontenay-le-Comte - lui emboîtant le pas.

Dès le début de son aventure vendéenne, Philippe de Villiers avait installé à la tête du Puy du Fou un jeune homme aussi discret qu'efficace que, peu après, il a appelé à ses côtés dans le vaisseau politique.

C'est ainsi que Bruno Retailleau s'est fait un nom avant de collectionner les mandats : bras droit au Conseil général, aujourd'hui sénateur, hier conseiller régional.

C'est dans cette collectivité régionale, à Nantes, qu'il a travaillé avec François Fillon, alors président des Pays de la Loire. Les deux hommes se sont appréciés à tel point qu'une fois à Matignon, Fillon a proposé à Retailleau d'entrer au gouvernement afin de s'occuper des nouvelles technologies. Première proposition refusée par… Philippe de Villiers, la seconde le mettant dans une noire colère. Jusqu'à aller taper à la porte de Sarkozy, empêchant ainsi Retailleau d'avoir accès à la lumière.

Fin du match

Le simple fait que celui-ci s'étonne d'une telle situation a été le déclencheur d'une guerre terrible avec son mentor. Lequel a multiplié les déclarations agressives (« Il me doit tout, c'est moi qui l'ai fait ») avant de pratiquer une politique de la terre brûlée.

Ainsi a-t-il exigé que Retailleau soit jeté hors les structures dirigeantes du Puy du Fou sinon il retirait son scénario et l'ensemble de ses créations. On a peine à croire, quand des témoins racontent près d'une année d'affrontements, à quel point Philippe de Villiers a pu chercher à démolir ce fils spirituel subitement devenu l'adversaire à abattre.

« On s'est demandé s'il n'avait pas pété un câble, cette affaire venant après de gros problèmes familiaux, un cancer de l'œil… » glisse un proche, au « Château », le Conseil général.

La vie du département a fini par en pâtir, créant chez nombre d'élus le doute, l'agacement et enfin, la colère. Et voilà comment, en fin de semaine dernière, alors que Retailleau n'avait pas caché qu'il s'opposerait à Villiers après le renouvellement de la moitié de l'assemblée, en mars prochain, le président a réclamé un vote de confiance. À main levée. Résultat, sur 27 votants, deux abstentions, 10 pro-Villiers, 15 pro-Retailleau. Fin du match.

Philippe de Villiers, dans son message, fait porter le chapeau de son départ à la réforme territoriale, à la fin de l'autonomie fiscale, à la substitution de « l'esprit du temps visionnaire » à « l'esprit du temps mécanicien ».

Nul n'est dupe, d'autant qu'il se dit parfaitement guéri après avoir « traversé son cancer au galop ». Il a ouvert les hostilités ; il a perdu ; il s'efface.

Commentaire de son vieil adversaire Jacques Auxiette, ancien maire PS de La Roche-sur-Yon, président de la Région : « Je l'ai eu au téléphone dans la matinée. Il était ému. À tel point qu'il m'a parlé d'amitié. Je retiens qu'il a donné sa fierté à la Vendée, qu'il a su en parler. Quant à Retailleau, futur président du Conseil général, ce n'est pour moi ni une alternance ni une alternative. »

Source Journal : SUD OUEST . fr

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